6.5.11

Chat alors !

C'est sous ce titre diantrement original (inutile de me le demander : non, je ne sais pas où je vais trouver tout ça) et fichtrement drôle que je vais maintenant évoquer, une unique fois (et ça j'en fais le serment, par respect pour mon fan-club grandissant), le sujet des chats de compagnie.

Je suis personnellement pourvu de trois de ces individus, depuis plusieurs années...
Autant dire qu'une fois de plus, je suis une sommité mondiale dans le domaine.

"Le chat de compagnie est un animal, fort bien conçu, dont le carburant principal est la croquette. Refroidi par air, sa vidange se fait automatiquement (prévoir quand même des gants pour le débarras des substances usagées), et ses composantes sont à peu près inusables.
Dans le cadre d'un usage quotidien, il restera donc accessible même au moins bricoleur d'entre tous.
Un minimum d'entretien deviendrait toutefois nécessaire pour une utilisation optimale (compétition)."
Source : Wikipédia.

En somme, structurellement, il est un peu comme une plante d'appartement, sauf qu'il bouge plus vite. Et souvent beaucoup trop.

Car le chat de compagnie, s'il ne sert à rien, il faut bien le dire, a une fâcheuse tendance à plutôt desservir.

Ma vie est ainsi rythmée par les besoins de mes félins, que l'on nommera A, B, et Pouillie-pouillie pour les commodités de l'exposé.

Il est intéressant de noter que chaque chat utilise un mode opératoire propre, à des fins elles aussi souvent individuelles.

Ainsi, quand ils désirent être carresser :
-A  glisse sa tête dans la main de son utilisateur (vous l'aurez compris, il s'agit habituellement du petit mignon). Si ce dernier ne réagit pas tellement, comme il excelle à le faire, A décoche alors quelques furieux coups de tête jusqu'à l'obtention d'un vague mouvement de main.
-B tournicote lascivement et indéfiniment autour de l'utilisateur, si possible en lui mettant sa queue dans les trous de nez. Jusqu'à l'obtention d'un vague mouvement de main.
-Pouillie-pouillie ne désire PAS être carressée. Si malgré tout l'envie l'en prenait inconsidérement à l'utilisateur, elle lui lacérerait le bras, jusqu'à l'obtention d'une infection nécrosante.

Quand ils désirent sortir dans la rue :
-A attend devant la porte, patiemment, que celle-ci s'ouvre d'elle-même.

-B préfére mille fois rester tranquille dans la maison. Il se peut, rarement, qu'elle miaule devant la porte pour qu'on lui ouvre. Sitôt dehors, elle effectuera immédiatement le même comportement, en sens inverse, de sorte à pouvoir rentrer sans tarder.
-Pouillie-pouillie saute rageusement sur la poignée de porte en hurlant à la mort, et lacère les clés qui pendouillent, jusqu'à l'obtention, idéalement, d'une infection nécrosante.

Quand ils désirent manger :
-A ne réclame pas trop. Il est déjà gavé par les voisins (notamment la sempiternelle "vieille-aux-chats", celle qui parle toute seule, présente dans tout bon village qui se respecte).
-B s'assied sagement devant l'armoire où sont entreposées les victuailles. Et n'en bouge plus.
-Pouillie-pouillie commencera à marmonner. Son maître, alors totalement paniqué, n'échappera toutefois pas à la lacération de son visage lorsqu'il se baissera urgemment pour verser des croquettes dans les bols prévus à cet effet, et ce jusqu'à l'obtention d'une infection nécrosante.


On ne peut pas non plus vraiment dire qu'ils effectuent des tâches considérables, de type herculéennes. Ils ne me débarrassent même plus des mouches ou d'aucun autres emmerdeurs.

Un combat dont on connaît déjà l'issue.

Pour tout dire, maintenant ils vont même en chercher dehors, des bestioles, et je ne compte plus les nuits où j'ai été réveillé par les cris de souffrance de pauvres sauterelles, dont les ailes de carbone auront été vomies sur mon oreiller le lendemain.


Vous l'aurez compris, si les chats de compagnie ne semblent pas disposés à se lever tôt pour aller faire un travail de merde dans une boîte pourrie, et encore moins à prendre leur carte bleue pour aller faire la queue au supermarché, ils n'en restent pas moins fondamentalement comme nous tous : Ils ont juste besoin d'amour.

Si vous avez des lunettes anaglyphes, vous pouvez maintenant, comme moi, ressentir en 3D la menace pressante d'une infection nécrosante en besoin d'amour :


Et je sens justement à ce propos que je ne vais pas tarder à l'aimer plus que jamais, Pouillie-pouillie.

En civet.

5.5.11

Fais tourner...

Bon, je ne le referai plus, c'est promis (et je sais que mes auditeurs sauront se montrer indulgents à ce niveau), mais là, farouchement desespéré, j'ai bel et bien décidé de m'épancher sur les pratiques honteuses de certains commerçants.

Je m'explique.

Comme à mon habitude, et cela malgré le fait que j'ai arrété de fumer pour la septième fois cette année, je suis allé, relativement gaiement, enfin autant que faire se peut, me ravitailler au bar-tabac.

Comme à mon habitude, j'ai demandé bonjour un paquet de Fleur du pays.
Ce tabac à rouler est en effet réputé pour être un peu moins ignoble que les autres, y'a même pour vous dire la photo de 4000m² de panneaux photovoltaïques à l'intérieur de la blague, c'est pas des paquets, je veux dire à l'intérieur du paquet, c'est pas des blagues.

J'en profite d'ailleurs pour continuer à rêver du jour où l'on pourra acheter du tabac issu de l’agriculture biologique, mais j'ai bien peur que nos gouvernements ne laissent jamais passer ça.
Les clopes aromatisées et les blunts du même acabit, bref, les cigarettes-bonbons sont effectivement interdits dans nos contrées (comme dans d'autres). « Sont interdites la vente, la distribution ou l'offre à titre gratuit de cigarettes aromatisées dont la teneur en ingrédients donnant une saveur sucrée ou acidulée dépasse les seuils fixés par décret », stipule l'article 98 de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, du 22 juillet 2009.
C'est quelques chose d'assez compréhensible... même si ça n'est pas tellement convaincant.
Alors imaginez ça :


La confusion égocentrique mélangeant "bio" et bonne santé, ça risquerait de faire du bruit dans les chaumières.
Personnellement je mange en majorité du certifié bio. Non pas pour ma petite santé, soumise à tellement de variables totalement incontrolables, mais pour l'équilibre de la planète...
Autrement dit, n'étant pas totalement stupide : je fumerais volontiers bio, non pas pour être en très bonne santé et ne pas avoir de cancer, mais simplement pour éviter quelques kilos de pesticides et d'engrais dégueulasses dans la gueule à Gaïa.




EDIT.    Après une info de S., jardinier à ses heures, et une recherche plus approfondie, il semble bien qu'il existe une marque de tabacs qui fait (notamment) dans le BIO, trouvable chez les buralistes français :
American Spirit.

J'invite les fumeurs interressés à consulter le site de la marque, en anglais, mais en gros, pour l'essentiel :
"[les valeurs fondamentales d'american spirit] sont, depuis le début, la transparence totale sur la composition des produits et la non-utilisation d’additif chimique qui accroissent la dépendance aux cigarettes. American Spirit est aussi le seul fabricant de cigarettes au monde qui propose des produits faits à partir de tabac 100% bio [également estampillés FSC] et encourage ses producteurs à se convertir à une agriculture responsable en achetant le tabac biologique deux fois plus cher que le tabac conventionnel. Mais sa démarche de développement durable ne s’arrête pas là : son siège social à Santa Fe est alimenté à 100% à partir d’électricité verte, et l’entreprise se refuse toute vente sur internet, soutient les initiatives prises par les pouvoirs publics pour interdire la vente de cigarettes aux mineurs (ce fut le premier cigarettier à inscrire la mention « interdit aux mineurs » sur les paquets en 1994) et met un point d’honneur à expliquer à ses clients que s’ils ne contiennent pas d’additif, ses produits ne sont pas moins toxiques que d’autres. Enfin, l’entreprise a créé en 1997 une fondation dont la mission est d’aider des programmes d’aide à l’éducation, à l’initiative économique et à la préservation de la culture des Indiens d’Amérique".
Là où je n'avais pas tort, c'est que la firme n'utilise plus le label BIO (pourtant justifié), depuis un procès qui lui a couté cher en allemagne.
Pour les fumeurs de rouliches (ils font aussi des "blondes"), essayez de trouver le paquet marron, nommé "Organic blend". C'est le seul qui soit produit avec des tabacs issus à 100% de l'agriculture biologique certifiée.
Il n'y a plus qu'à rouler avec les OCB chanvre bio (que je viens de découvrir également)...
Désolé pour cette page de pub, mais j'ai trouvé que l'info était réellement intéressante.


Bref...


Comme à mon habitude, j'ajoute : "et un paquet d'OCB noir s'il vous plaît".

Et là, comme à son habitude, la tenancière du bouge, me répond, impassiblement : "Des longues ?"

Argh.

Ce dialogue a lieu toutes les semaines, depuis des années, entre les même protagonistes.
Mots pour mots, gravés dans la pierre.

Eh bien, je le clame haut et fort, je continuerai, et c'est là mon combat le plus important, le plus précieux, celui qui me fera rentrer au firmament des Grands Hommes Libres, à répondre :

"Des normales."

Les feuilles longues n'existent que depuis une vingtaine d'années (je les ai vues apparaître). Elles sont destinées aux fumeurs de joints trop branleurs pour faire un collage deux-feuilles, clientèle reconnue par le Marché dans les années 90.

J'en déduis donc que j'ai une tête de fumeur de joints trop branleur pour faire un collage deux-feuilles.

Le truc qui me gêne surtout, là-dedans,  c'est que depuis que j'achète ma drogue chez cette buraliste, elle n'a toujours pas su dépasser sa vision stéréotypique de moi, et ce malgré le fait que j'ai contribué sérieusement à l'achat de sa Mercedes.

Y'aurait bien quelques autres théories...
-L'amnésie antérograde dont elle est atteinte.
-Le fait que je porte un complet brouillé comme dans Substance mort de K.Dick
-Le fait, qu'elle aussi, comme moi, mène un combat contre la connerie humaine, espérant qu'un jour je lui donne l'intitulé complet du produit dont je désire faire la possession.

Reste que les OCB normales, mon arrière-grand-père, comme tout bon aïeul qui se respecte, il s'en faisait des pansements d'appoint après le rasage. On parle ici du début du siècle dernier.

Cette commerçante nie dès lors mon héritage culturel, celui de la France d'antan, d'avant les rasoirs électriques et les hansaplast, eux-aussi en forme de Mickeys

Bon sang, c'est quoi son problème, à cette souris ? Elle a goûté au sang, elle ne peut plus s'en passer ?

Elle et la buraliste ont sans aucun doute l'habitude de danser nues sur les tombes des anciens au clair de lune, s'esclaffant sporadiquement d'un grand rire diabolique.

Eh bien moi je ne suis pas d'accord.

c'est décidé, quand je retournerai dans son commerce la semaine prochaine, je lui demanderai, nonchalamment, mon Fleur du pays et de s'en carrer quelques unes.

"Des longues ?"


3.5.11

Olé!

Une fois n'est pas coutume (et je tiens à rassurer là mes nombreux lecteurs sur ce point), le sujet de ce post sera d'actualité : l'inscription de la tauromachie au patrimoine immatériel français.

La France devient ainsi le premier pays taurin au monde à effectuer cette démarche auprès des nations-unies.

Ce n'est PAS du pipi de chat.

Je suis d'ailleurs content (une fois de plus) que le mois de salaire que j'ai laissé l'année dernière aux impôts ait ainsi pu être avantageusement utilisé... en cocktails et réunions tellement importants à l'orée de la nouvelle ère franco-tauromachique, et toujours fier de cette longue tradition française à l'ouverture de nouvelles voies culturelles et au défrichement de nouveaux sentiers moraux.

Le peuple réclamait cette inscription depuis longtemps. C'était même, n'ayons pas peur des mots, une priorité Nationale.

Nous connaissions les lumières, Voltaire, la Révolution... nous avions, avec tellement d'enthousiasme, libérées nos colonies...
Nous décrétons maintenant Sylvester Stallone chevalier de la légion d'honneur (ne vous méprenez pas, je suis un fan de la mise en marche arrière sur highway de sa Mercury 1950 dans "Cobra", mais, finalement, je ne vois pas tellement le rapport), et la tauromachie au patrimoine culturel français de l'UNESCO.

Ironie mise à part, y'a tout de même des fois où l'on se pose des questions, et où l'on regrette que son incompréhension totale de la scène et des enjeux politiques puisse nous aveugler à ce point.

Car: oui. Nous n'y comprenons rien.

Dans un pays où la grande majorité de la population commence doucement à s'inscrire contre la mise en spectacle de la souffrance animale, au point que ses chères petites têtes blondes et leurs parents ont maintenant besoin hypocritement que leurs steacks soient débités en formes de Mickey
(en plus du traditionnel encouragement au "bon appétit" face à la débauche de globules rouges étrangers),
où son gouvernement est attendu au tournant et surtout à la "rassurante" approche des prochaines élections démocratiques, comment est-il possible qu'une telle décision soit prise ?

Je n'arrive même pas à supposer les véritables enjeux économiques et politiques, même dans le pire de mes cauchemards.

Je vais maintenant ici faire preuve d'une audace sidérante. Attention, propos subversifs inside :
N'y aurait-il pas quelques pratiques culturelles, comme une recette de cuisine régionale, une bonne vieille cancoillote ou un très bon tourniquet breton, qui mériterait plus un tel étalage de mots, de fric, de postérité et de foin que l'assassinat ludique de quelques bovins ?

Alors c'est sûr, la tauromachie, ce n'est pas que la corrida, il y aussi les courses, camarguaises et autres, où il n'y a pas de mise à mort de l'animal (mais je ne suis pas tellement sûr que celui-ci s'amuse toutefois autant que le fier "français" qui lui court après (et qui ne parle pas, non plus, fièrement qu'il est paré à paillettes, la même langue que Victor Hugo, et le revendique à l'occasion.)

Caramba !!!

Mais la taureaumachie à l'unesco, oui, c'est AUSSI la corrida.

Certains arguments pro-corrida sont d'ailleurs vraiment épatants, et, comme toujours dans les débats "moraux" concernant une habitude comfortable, tournent autour de la diffusion de responsabilité ... une habile recherche sur gougueule saura vous en convaincre...

En gros, pour résumer, et je vous demande ici de bien peser ces phrases :
"Je vois pas pourquoi je ferai du vélo, c'est les industries qui polluent".
"Et pourquoi j'arrêterai de manger de la viande ? tout le monde le fait".
 etc...

C'est encore fier, comme propos, c'est la grande classe, beaucoup de courage et d'humanité.

Eh bien s'ils dorment sur leurs deux oreilles (et la queue), pas moi.

Curieusement, il m'est venu cette pensée : il y a certainement plus de françaises qui portent la burka que de français qui vont dans les arènes.
C'est à voir.

C'est pourquoi, réflection faite, et en accord avec Godwin, je propose pour ma part l'inscription du viol collectif au patrimoine immatériel français.

Après tout, c'est bien traditionnel comme pratique, ça ne mange pas de pain, et puis c'est scientifique, sans aucun cautionnement ou critère moral :  on l'a toujours fait, que ce soit dans une caverne, lors d'une bonne guerre, ou dans un local à poubelle (joie de l'évolution, on a maintenant le chauffage et la lumière électrique). Simple constatation.
Il y a un vocabulaire collectif dans cette pratique, même si certains ethymologistes remettent en question l'évolution du fameux "Palsembleu, vire lui ses guenilles à la mécréante, que je lui montrois le Christ" en "Tiens-la bien, cette salope, je vais lui faire sa fête".

Nous sommes donc, puisque la Morale n'a rien à y voir, dans le cadre du patrimoine culturel immatériel français dont la convention adoptée à l'UNESCO en 2003 impose aux Etats signataires de tenir un inventaire de leur patrimoine national.
Cette inscription relèverait simplement «l'existence factuelle d'une pratique et d'un développement alentour d'un certain nombre d'éléments de nature culturelle (rituels, œuvres inspirées, rassemblements populaires, pratiques d'un vocabulaire spécifique)», comme l'a précisé le ministère.

J'ai hâte.

...En attendant, en espérant n'avoir dégouté personne par mon approche un peu désespéré :